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lundi 19 septembre 2011

COMME UN LION BLESSE...

Je me suis comparé , auprès d’un ami, à un « vieux » lion enfermé au cœur des quatre grilles d’un espace clos au sein d’un zoo. J’ai alors écrit…


A Jean-Louis…

Au début, il avait remis en peu d’ordre dans son environnement et s’était reposé mais au bout de deux ans, l’animal n’en pouvait plus de cette vie de reclus et devenait neurasthénique.

Il ne savait même plus rugir et affirmer son autorité naturelle. Les hommes avaient fini par le placer dans un endroit trop exiguë pour lui. Quand il rugissait encore, ces derniers rigolaient et le prenaient pour un abruti.

Alors, il préférait se taire et passait des heures et des jours allongé sur le sol à réfléchir et à s’inventer un monde à lui…Il n’avait que ses souvenirs pour adoucir sa vision de l’univers.

L’ancien prédateur était tellement diminué, tellement affaibli, allongui, qu’il avait perdu, une à une les canines qui le rendaient agressif. Il n’était plus désormais que l’ombre de lui-même… Bref, il était bigrement amolli depuis son accident de santé…

Contre un bon repas chaud et quelques os servis chaque soir par les gardiens, face auxquels il était même prêt à « faire le beau », il avait appris à donner le change  au public qui venait le voir. Il poussait même quelques grognements qui leur procuraient le frisson !... les visiteurs lui lançaient quelques cacahuètes pour le remercier au travers du grillage et le « cat » les regardait tristement, scrutant toute la bêtise du genre humain. A quoi servait-il à présent ?

Autrefois, il aimait les grands espaces, la liberté de courir et de découvrir le monde et était respecté de tous quand à la tête de sa meute il allait quérir la pitance de sa famille. Tout dépendait de lui… Aujourd’hui, dépaysé, traîné de force en ce lieu inhospitalier qu’on dit « humain » il n’était plus qu’un être assisté qu’on malmène et qui a creusé sa trace dans le sol à force de faire le tour de son enclos…

Le lion était triste et dépressif à en mourir !.. Personne ne se préoccupait de lui et surtout pas les soignants ou les hommes qui l’ignoraient. L’important c’est de le sauver physiquement et aussi …qu’il paye… après, qu’il se démmerde !..

A côté de lui, un autre fauve s’étiolait mais acceptait de bonne grâce son triste sort par amour des gens… De temps en temps, il leur arrivait se s’asseoir de chaque côté du treillis et de discuter de l ‘ « heureux temps d’avant »…, de la savane, de cet immense espace qui s’offrait à eux… mais aussi des prédateurs de tous poils et notamment du plus dangereux d’entre-eux qui s’était aventuré sur le sol de leur continent voici quelques siècles sur un bateau de bois équipé de voiles... Il était étrangement chaussé de « bottes » !! Il s'appelait "l'homme blanc" et se croyait investi d'une mission civilisatrice... et démocratique..!

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