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vendredi 30 septembre 2011

UNE CRISE PEUT EN CACHER UNE AUTRE !

Dans le numéro 744 de « Marianne », Jacques JULLIARD écrit dans son éditorial :

« …Et comme parallèlement, les Etats développés ont pris pour habitude de vivre au dessus de leurs moyens et de pratiquer, eux-aussi, la fuite en avant, en empruntant sans cesse davantage, c’est tout l’Occident qui est menacé de « tomber en défaut », comme ils disent, c’est à dire tout bonnement de faire faillite. Nous sommes dans un cycle infernal ; la crise de 1929 avait débouché sur le fascisme et la guerre. De quoi pourrait accoucher la crise actuelle ? Elle finira par nous faire regretter la guerre froide.
N’accusons-pas trop vite les marchés d’être des organismes sans cœur. Demande-t-on au baromètre d’être « sensible » ? Oui, mais seulement aux différences de pression ! Ce que nous disent aujourd’hui les marchés, c’est que les pays occidentaux sont en train, les uns des autres, de devenir insolvables et d’être vendus à la Chine par appartements.
….
Cela suppose un « fédéralisme budgétaire  et fiscal »(Hollande) pour coordonner les politiques des Etats membres et la capacité de lever des impôts, comme par exemple une taxe de O,1% sur les transactions financières. Je suis pour ma part persuadé que ce ne sont pas les peuples qui font ici obstacle, mais, les chefs d’Etat, jaloux de leur parcelle d’autorité : comme de dérisoires capitaines de vaisseau qui préfèrent sombre corps et biens sur leur coquille de noix plutôt que de se rassembler sur le navire amiral. Tout indique qu’à l’issue du sommet de Bruxelles de jeudi le pire aura été évité grâce à un rééchelonnement de la dette grecque et à une contribution des banques. Mais que rien d’essentiel n’aura été décidé pour mettre l’euro et l’Europe à l’abri d’une nouvelle crise en Grèce ou ailleurs.
Ni Merkel ni Sarkozy ne sont, hélas, de grands européens.
Peut-on espérer que la gravité du danger finira par leur tenir lieu de conviction ? Seule une Europe à deux permettra de sauver à terme l’Europe de tous. Comme dit à peu près Hölderlin, là où est le péril, là se trouve aussi ce qui sauve… »

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