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vendredi 11 novembre 2011

11 NOVEMBRE 1918 : MON GRAND-PERE ETAIT SUR LE FRONT !


Quand on évoque la première guerre mondiale devant moi, qui suis comme vous le savez, particulièrement sensible aux odeurs, la première impression qui me vient à l’esprit est la senteur pestilentielle qui régnait sur les corps comme dans les tranchées ou à l’intérieur des forts.

Quand j’ai visité le fort de Douaumont pour la première fois, suite à la célèbre « tranchée des baïonnettes », mon grand père m’a dit « Et encore, tu n’as rien vu ! A l’époque le fond était couvert de plus d’un mètre d’immondices de toute sorte et les explosifs faisaient résonner toute l’infrastructure en béton quand les projectiles éclataient à tout bout de champ  ! »

Quand ils avaient faim, les soldats français ou allemands étaient obligés de manger des chats puis des chiens et enfin des … rats qui traînaient ! Comme me disait mon grand-père qui essayait, en toute circonstance, de rester un gourmet vigilant : « Le rat était bien supérieur au chien qui restait un animal trop nerveux ! Le chat était un plat choisi. Ca ressemblait au… lapin ! »

Mon grand-père, qui était chef-mitrailleur, a été gravement blessé à trois reprises et trois fois il est reparti au combat ! (La première fois il a reçu une balle de fusil si près du coeur qu'aucun chirurgien n'a voulu l'extraire. La deuxième fois il a reçu un éclat d'obus dans la tête et la troisième fois son ventre a été entièrement troué par un tir de mitrailleuse...) Le général Foch disait que ses fantassins de l’Ouest ( Normands et Bretons) étaient ses meilleurs alliés !

La France ( comme l’Allemagne !) était alors faite, exclusivement ou presque, de ruraux forts et résistants. Désormais, les hommes ont changé mais ils ne supporteraient pas cette vie d’enfer qui a duré 4 longues années au fond d’abris froids et humides…

Ils ont appris à boire de l’alcool pour supporter l’assaut de la tranchée allemande voisine. Ils tenaient souvent grâce à l’absorption de liquides très forts qui annihilaient leur volonté.

A l’occasion, mon grand-papa nous racontait « sa guerre » ce qui faisait dire à mon père quand il garait sa 403 Peugeot devant son domicile (Celui-ci avait combattu dans l'artillerie en Belgique et en Pologne terrorisé par les Stukas d’Hitler.Il n’avait pas droit au chapitre en sa présence- Ils avaient perdu la guerre, eux alors vous pensez ! - ) : « Il va encore descendre dans ses tranchées ! »

C’est vrai que ces 4 ans de guerre l’avaient traumatisé et malgré des blessures dont il ne guérira jamais et qui le feront souffrir toute son existence il m’a légué à sa mort sa croix de chevalier de la Légion d’Honneur, sa médaille militaire et sa croix de guerre avec palme et deux étoiles…pour que je me souvienne toute ma vie de cette époque affreuse …

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