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dimanche 30 août 2015



                            LE MITRAILLAGE DE LA VOITURE DE ROMMEL !


Nos amis, anciens pilotes anglais ou canadiens seront ravis de ces quelques lignes destinées à leur conter le mitraillage du Maréchal Erwin ROMMEL, le mardi 17 juillet 1944, à la frontière de l’Orne et du Calvados au retour d’une inspection du front.

Ce jour-là, le Generalfelfdmarchall Rommel, nommé par Hitler au commandement suprême du front ouest, qui réunissait le groupe d’armée « B » du IIIe Reich, s’en retournait à son quartier général de La Rôche-Guyon (qui était fixé au château). Ce lieu, sur les rives de la Seine était fixé entre Mantes et Vernon.

Il s’était levé de bon matin devant effectuer une visite du front stabilisé dans la région de Caen et notamment à Saint-Pierre-sur-Dives au G.G. de l’Oberstgruppenführer Sepp Dietrich qui commandait une sulfureuse division « SS ».

Comme à son habitude, l’officier se déplaçait sans escorte. Il y avait, dans sa « Horch » découverte le Capitaine LANG, son officier d’ordonnance, le major NEUHAUS, le feldgendarme HOLKER, qui était chargé de guetter un éventuel ennemi et Daniel, le chauffeur attitré du maréchal.

En début d’après-midi, ces hommes reprenaient la route de Paris après s’être arrêtés au P.C. du 1er Panzer Corps.
Vers 16 heures, « Daniel » roulait quand il est informé que la R.A.F. venait de livrer une importante attaque dans les environs.

La voiture se déplace sur la route départementale n°4 qui va de Saint-Pierre-sur-Dives à Livarot.
Tout au long de la route, ils croisent des carcasses de camions et de véhicules allemands encore fumants. Ils ont été mitraillés par des chasseurs alliés.

L’aviation anglaise et américaine, qui a désormais la maîtrise du ciel normand, passe et repasse au-dessus du Pays d’Auge. Les chasseurs sont attirés par la poussière que soulèvent les véhicules en marche.
Daniel est contraint d’emprunter les petites routes abritées pour échapper à l’ennemi.
Vers 18 heures, il arrive enfin à Livarot.
Dans les faubourgs de la cité, Rommel croise un convoi de camions qui vient d’être bombardé/
Quelques avions sillonnent le ciel et continuent de surveiller le site.
La voiture prend alors une petite route secondaire, parallèle à l’axe principal, et fonce vers Vimoutiers…

Quand la Horch parvient aux abords de cette ville, débouchant sur la route principale, elle retrouve les chasseurs (au nombre de 8 ? )qui survolaient Livarot quelques instants auparavant.

Le chauffeur accélère mais le feldwebel Holker constate que deux avions de combat ont pris la voiture pour cible !
Rommel donne l’ordre à Daniel de prendre une allée bordée d’arbres (l’entrée de la Blanchisserie LANIEL) à quelques centaines de mètres sur la droite pour s’abriter… mais, c’est trop tard, les premiers projectiles frappant le côté gauche de la voiture qui, déséquilibrée, va heurter le parapet du petit pont qui enjambe le ruisseau formant une frontière naturelle entre les départements du Calvados et de l’Orne !

La Horch se retourne enfin… alors que domine le Mont Gomery !

Le chauffeur est grièvement blessé (il décédera à l’Hôpital ! )Il souffre du bras gauche et de l’épaule.
Rommel, qui s’était levé et regardait les avions, a été éjecté sur la chaussée. Il est touché au visage par le verre du pare-brise. Celui-ci a éclaté quand a eu lieu l’accident. Il est aussi blessé à la tempe et à la pommette gauche ayant reçu des éclats d’explosifs.

Il gît au sol avec trois fractures du crâne qui l’ont plongé dans le coma.
Le major Neuhaus est étendu sur le sol. Il a le bassin brisé !

Le capitane Lang et Holker mettent Rommel à l’abri car les chasseurs continuent de rôder .
Le Maréchal saigne abondamment de la bouche et de l’œil.

C’est alors que se produit la rencontre avec de jeunes vimonastériens en vélo qui venaient de réparer les clôtures non loin de là. Ils disent aux Allemands que la ville de Vimoutiers a été bombardée le 14 juin 1944 et que l’hôpital est entièrement détruit.
Ils conseillent d’aller à Livarot.
C’est ce que feront les compagnons de Lang qui transporteront Rommel à la Pharmacie Lescène.

C’est là que l’officier supérieur recevra les premiers soins avant d’être conduit à l’Hôpital de Bernay (réquisitionné par la Luftwaffe) où les chirurgiens l’opéreront constatant une fracture à la base du crâne, deux fractures à la tempe, l’os malaire fracassé, une blessure à l’œil gauche et différentes égratignures provoquées par des éclats de verre.

Rommel, bien opéré, se remettra de ses blessures et partira en convalescence en Allemagne.
C’est alors qu’il reprenait des forces auprès de son épouse et de son fils, Manfred, qu’Hitler, apprenant sa participation au « putsch » du 20 juillet l’obligera à se suicider pour ne pas porter ombrage à sa gloire !

Les dirigeants du Régime Nazi diront que le Maréchal est mort… des suites de ses blessures en Normandie…


Presque vingt ans plus tard, Helmuth LANG étant devenu général de la Bundeswehr est revenu sur place avec une équipe de la télévision allemande pour fixer les lieux du mitraillage. A cette occasion, il retrouva Alain ROUDEIX qu’il avait croisé ce jour de juillet 1944 à vélo de retour d’une tournée d’inspection….de clôtures !


Photos : Rommel et Dietrich en 1944
               le "retour" de Lang et la recontre avec Alain Roudeix

               La chambre de Rommel à Bernay

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